David Lisnard appelle le « sommet du pays » à retrouver « le sens de l’exécution des choses et non des opérations de communication ».
Les trafics sont une « forme de terrorisme, c’est du narcoterrorisme », dénonce mercredi 19 novembre sur ICI, le maire de Cannes et président de l’Association des maires France, David Lisnard. Pour « gagner » la guerre contre le narcobanditisme, il « faut un vrai travail judiciaire », ajoute-t-il. En revanche, David Lisnard estime qu’« il faut mettre fin aux niaiseries » et qu‘ »au sommet du pays, on retrouve le sens de l’exécution des choses et non des opérations de communication ».
À quatre mois des municipales, le narcotrafic est devenu un thème clé du 107e Congrès des maires qui a débuté mardi à Paris, notamment après l’assassinat du frère d’Amine Kessaci, militant engagé contre le narcotrafic à Marseille. « Les mafias, qui font régner une sorte d’ordre, veulent faire taire », constate le président de l’Association des maires de France, alors qu’Amine Kessaci a réaffirmé dans une tribune au journal Le Monde mercredi sa volonté d’ »agir » face au narcobanditisme, au lendemain des obsèques de son frère Mehdi, assassiné à Marseille.
« Les mafias s’installent toujours quand l’État est trop absent »
« C’est l’ordre par la terreur, la gangrène territoriale par la terreur, y compris vis-à-vis des élus », poursuit David Lisnard. Selon le maire de Cannes, « il ne faut pas se laisser terroriser, il faut garder la tête haute, quitte à prendre des risques ». Sur ICI, l’élu des Alpes-Maritimes assure que ses propres enfants « ont déjà fait l’objet de menaces directes », après qu’il a fermé des établissements « séparatistes ou liés aux trafics de stupéfiants », dit-il.
La violence liée à ce fléau s’étend des grandes villes aux zones rurales, touchant bien au-delà des réseaux criminels habituels. Les maires, confrontés à cette menace, renforcent leurs moyens de surveillance et de sécurité, mais expriment souvent un sentiment d’impuissance. Le maire de Cannes souhaite que l’examen d’un projet de loi visant à lutter contre le trafic soit inscrit à l’ordre du jour, avec pour objectif notamment d’accroître les prérogatives des policiers municipaux. David Lisnard appelle l’État à « assurer son rôle » et presse le gouvernement de porter rapidement à l’ordre du jour parlementaire ce projet de loi. Il espère une intervention forte des pouvoirs publics et rappelle que « les mafias s’installent toujours quand l’État est trop absent ».






