Résumé
La France compte 34 875 communes, dont 28 289 accueillent au moins une offre Airbnb, soit près de 81 % du territoire. Depuis son implantation en 2012, Airbnb s’est imposée comme un acteur central de l’hébergement touristique. En une décennie, la plateforme – aux côtés d’autres comme Booking ou Abritel – a profondément redessiné les pratiques de voyage. Grâce à l’exploitation de données inédites, l’étude retrace cette expansion rapide : d’une présence ponctuelle dans les métropoles, les stations de ski et du littoral en 2013, elle s’est diffusée dès 2019 sur la quasi-totalité du territoire, épousant l’attractivité des grands sites patrimoniaux, des parcs naturels ou des littoraux, et connaissant une forte accélération post-Covid. Festivals, événements culturels et manifestations sportives créent des pics de réservations, révélant l’intégration des plateformes dans l’économie événementielle locale. L’analyse souligne aussi les tensions : rôle des résidences secondaires, concurrence ou complémentarité avec l’hôtellerie, effets sur le logement, mais aussi maintien de commerces de proximité. Côté usagers, un Français sur deux a déjà réservé via Airbnb ; les profils d’utilisateurs sont plus jeunes, plus diplômés, plus urbains que la moyenne. Les séjours sont courts, souvent en couple ou en famille, et motivés par des arbitrages budgétaires. Près de sept Français sur dix estiment que sans Airbnb leurs séjours en famille leur coûteraient plus cher. Si les plateformes offrent souplesse et diversité, elles n’effacent pas toutes les inégalités d’accès aux vacances : classes modestes, jeunes femmes et ruraux restent les plus empêchés.





